Pourquoi adopter des couverts végétaux ?
Les couverts végétaux ne sont pas une nouveauté : certaines civilisations anciennes, comme celle de la Mésopotamie ou les peuples d’Asie du Sud-Est, utilisaient déjà des plantes entre cultures principales pour améliorer la qualité de leurs sols. Aujourd’hui, leur adoption se généralise face à des enjeux agricoles et environnementaux croissants.
1. Préservation et amélioration de la fertilité des sols
Les sols sont vivants, mais leur santé est mise à mal par les pratiques agricoles intensives : érosions, compactages, pertes organiques… Les couverts végétaux freinent considérablement ces phénomènes.
- Structure des sols : les racines des plantes-forêt agissent comme des "béquilles" naturelles, améliorant l’aération et réduisant le compactage.
- Augmentation de la matière organique : une fois décomposés, les résidus végétaux enrichissent le sol en humus, renforçant sa capacité à stocker et restituer des nutriments aux cultures.
2. Une barrière naturelle contre l’érosion et le lessivage
En France, on estime qu’environ 1,5 million d’hectares de terres agricoles souffrent d’une érosion importante des sols [source : INRAE]. La couverture végétale crée un bouclier qui limite la détérioration du sol par la pluie et le vent. Ainsi, elle réduit le ruissellement des eaux et empêche la perte des particules fines riches en nutriments.
3. Rétention d’eau et résilience aux sécheresses
Certaines espèces utilisées comme couverts, comme la vesce ou le trèfle, améliorent la structure du sol et sa capacité à retenir l’eau. Un sol bien structuré stocke jusqu’à 20 % d’eau en plus qu’un sol nu, selon des études menées dans le cadre de la FAO [source : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]. C’est un excellent outil pour faire face à des saisons de plus en plus marquées par des sécheresses prolongées.
4. Favoriser la biodiversité
Les couverts végétaux offrent refuges et ressources alimentaires à la faune auxiliaire (pollinisateurs, prédateurs naturels des ravageurs). C’est une manière de recréer des écosystèmes cohérents directement sur vos parcelles. Sur ma ferme, j’ai ainsi observé le retour de nombreux insectes, grâce à la multiplication des niches écologiques associées à ces pratiques.